La semaine dernière, nous avons discuté de la possibilité de voir l’équipe de North Carolina reléguée vers le NIT, le tournoi mineur de fin de saison dans le championnat universitaire. Mais un autre cador semble encore plus mal en point que les Tar Heels : Kentucky. Champions en titre avec l’une des performances les plus impressionnantes des deux dernières décennies, les Wildcats semblaient promis à une nouvelle très belle saison avec l’arrivée de lycéens vedettes comme Nerlens Noel, Alex Poythress ou Archie Goodwin et le transfuge de North Carolina State, Ryan Harrow.
Mais aujourd’hui, alors que nous avons passé la mi-saison, l’équipe dirigée par John Calipari ne doit sa présence dans les différentes prédictions pour la March Madness qu’au potentiel de ses joueurs et au succès acquis l’an dernier. En effet, si cette équipe n’était celle de Kentucky, aucun n’analyste ne perdrait son temps à essayer de justifier un possible repêchage pour le tournoi NCAA.
Comme pour North Carolina, Kentucky paie cher la règle du « one and done », obligeant les lycéens à venir jouer au moins un dans le championnat universitaire avant de pouvoir se présenter à la Draft NBA. Kentucky a ainsi vu cinq de ses joueurs quitter l’institution avant l’obtention de leur diplôme : Anthony Davis (numéro 1 de la Draft), Michael Kidd-Gilchrist (2), Terrence Jones (18), Marquis Teague (29) et Doron Lamb (42). Dès lors, la reconstruction complète d’une équipe laisse toujours place à une certaine incertitude, même avec le renfort des meilleurs jeunes prospects de High School.
Si l’on analyse aujourd’hui le bilan des Wildcats, on se rend compte que leur meilleure performance remonte au 9 novembre dernier, c’est à dire le premier jour de la saison. Kentucky avait alors difficile battu une équipe de Maryland qui est loin d’être un foudre de guerre (la meilleure victoire des Terrapins a été acquise face à Stony Brook…). Depuis, l’équipe a perdu ses cinq plus gros duels, dont deux à domicile où les Wildcats n’avaient plus perdu depuis 55 matchs (face à Baylor et Texas A&M). Pire encore, Nerlens Noel et ses coéquipiers ont souffert le martyr pour se défaire de Vanderbilt, l’une des plus faibles équipes des conférences majeures, et n’ont creuser l’écart avec Tennessee que dans les dernières secondes de la partie.
Ce qui sauve pour l’heure les Wildcats d’une présence assurée au NIT est l’absence de mauvaise défaite. Avec un bilan de 8-0 face aux petites équipes (classées au delà de la 200e place), l’équipe a sauvé les meubles. Mais afin de garantir sa place à la March Madness, Kentucky devra impérativement remporter au moins deux ou trois victoires de qualité. Avec le niveau catastrophique de la SEC cette saison, les opportunités ne se présenteront pas souvent : le 12 février et le 9 mars face à Florida, et le 23 février face à Missouri constituent les trois seules affiches face à des équipes de très haut niveau. Kentucky affrontera également Ole Miss et Texas A&M dans les prochaines semaines, mais ces deux équipes ne devraient pas passer le premier ou deuxième tour du tournoi NCAA.
Pourtant, ces résultats décevants ne devraient pas priver les stars de l’équipe du statut de lottery pick en juin prochain. Nerlens Noel, bien que limité offensivement, est actuellement le meilleur joueur des Wildcats, mais souffre de la comparaison avec Anthony Davis, son glorieux prédécesseur. Il affiche pourtant des chiffres impressionnants : 10,9 points à 58% de réussite, 9,3 rebonds (37e du pays), 2,8 interceptions (9e), 3,9 contres (4e) et est l’un des tous meilleurs défenseurs de la NCAA. Archie Goodwin a le potentiel pour devenir un très bon scoreur en NBA. Alex Poythress pourra exploiter son explosivité au niveau professionnel. Ces trois joueurs n’ont donc pas vraiment de soucis à se faire quant à leur avenir de basketteur même si quitter l’université de Kentucky sans avoir réussi à se qualifier pour la March Madness serait un échec indiscutable.
John Calipari pourra en tout cas se consoler avec l’une des meilleures promotions de freshmen de l’histoire l’an prochain : les jumeaux Andrew et Aaron Harrison, James Young et Dakiri Jones, en attendant sans doute les arrivées d’Andrew Wiggins, meilleur prospect du pays, et de Julius Randle…